Depuis toute petite j’ai été abreuvée par les mots, ceux des récitations et poésies que je déclamais aux repas de famille, puis ceux déroulés sur les pages des livres. Ma mère handicapée avait ouvert une bibliothèque dans le village où nous habitions, et m’initiait, les jeudis, puis les mercredis  à ce pas à pas dans la littérature. Petit à petit, des univers sont venus rencontrer les miens en bourgeons, et m’ont offerts cette plus ou moins bruyante compréhension du monde qu’apporte la lecture.

Le chemin vers l’écriture fut plus lent, du journal intime d’adolescente, puis des poèmes aux amoureux qui n’en surent jamais rien, à la participation à des ateliers d’écriture, puis à son affranchissement,  des années ont passé. Les mots furent néanmoins au cœur de ma vie professionnelle puisque j’ai choisi d’être psychothérapeute, métier que j’exerce encore, où la place des mots et leurs sens multiples sont au cœur du processus, et que j’anime depuis six ans des ateliers d’écriture pour des publics diversifiés. Ces deux chemins se sont entrecroisés, empreignant mes personnages et ce qu’ils étaient amenés à vivre.

Mon écriture n’est pas celle d’une thérapeute, néanmoins mes récits s’attardent sur les déroulés intimes qui les traversent face à des situations diverses de l’existence.

J’aime enchevêtrer l’intime et le quotidien, et situer mes personnages dans des environnements dans lesquels le lecteur peut s’identifier. Mon écriture n’est pas celle des récits picaresques ou haletants, mais plus celle des infimes soubresauts, des impasses, des lâchetés minuscules, et des dévoilements inattendus.

La nature et son impact sur les personnages a une grande place, apportant une respiration nécessaire, une échappée possible de la pensée face aux douleurs et aux questionnements. 

Après avoir écrit quelques nouvelles, et participé à quelques concours, j’ai entamé l’écriture de ce premier roman, intimidée mais confiante, étonnée de ma persévérance et du plaisir malgré les doutes récurrents.